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« Je sais, je connais ton secret... Tu es homosexuel ! » Pour le coup, Jamal avait énormément d’imagination, en plus d’une vision assez négative de la gente masculine. Certes, je n’étais pas non plus un prince sur son cheval blanc, mais il y avait des mecs bien sur terre. C’était plus facile de dénombrer les pourritures, mais fallait bien avouer que tous les mecs n’étaient pas des enfoirés. « Est-ce que j’ai l’air gay ? C’est très vexant que tu remettes ma virilité en cause, on se croisé deux fois et j’ai déjà été mannequin, acteur porno, homosexuel maintenant. Tu as de l’imagination en tout cas. » Dans un sens, s’il ne s’agissait que d’une histoire de tendance sexuel, ça aurait été plus simple pour moi, beaucoup plus simple. Parlant de voyage, je me mettais à me dévoiler sans aucune pudeur et avec une facilité presque dérangeante. Même si ça me perturbait, j’étais incapable de m’arrêter, trop aux prises avec mes souvenirs pour chercher à contrôler ce qui sortait de ma bouche. « Tiens tu commences à parler de toi enfin ! Le temps passe souvent plus vite que l'on pense. » La belle aussi avait remarquer que j’étais en train de faire un monologue sur ma vie. Malgré cela, j’arrivais même à parler de l’Irlande et de mon village natal, même si je n’en avais aucun souvenir. Mes parents avaient dû fuir si vite, je me demandais souvent à quoi ça pouvait bien ressembler, mais j’avais toujours refusé de faire des recherches, d’imaginer y retourner afin de savoir comment on vivait là-bas. Même si c’était la seule chose qui me reliait encore à ma mère. « Et tu n'aurais pas envie d'aller y jeter un coup d'oeil ? » M’imaginant retourner là-bas, je palissais légèrement rien qu’à y songer. Incapable de sourire, j’avais l’air sérieux, ou juste triste, je n’en avais pas la moindre idée, mais je ne devais pas sembler dans mon assiette. « Je… euh… Pas vraiment… Je n’ai pas d’argent pour y aller et puis à quoi bon ? C’est juste un endroit comme un autre. » Grattant l’arrière de mon crâne, gêné par mon piètre mensonge et l’impression de malaise qui s’insinuait en moi je me retrouvais à lutter avec mes souvenirs. Je me souvenais de l’homme qui avait parlé la nuit où ma mère était morte, je me souvenais de ses mots et je me demandais ce qu’il penserait s’il savait que je n’étais pas mort dans l’incendie. J’étais cependant certain que si je retournais là-bas il ne m’arriverait rien de bon. « On parle de voyage et du temps qui passe, mais c’est pas tout ça. Je dois y aller, mais j’ai passé du bon temps à manger ton muffin et t’ennuyer, entre autre chose. » Faisant un pale sourire, je tentais de cacher l’urgence qui me prenait même si j’étais certain que ma tentative était vaine.

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« Les hommes et la virilité, c'est toute une grande histoire ! » Très amusé par ce qu’elle venait de dire, j’haussais vaguement les épaules. N’ayant absolument rien à redire sur cette vérité qu’elle venait d’énoncer. Continuant à parler, me dévoila trop à mon goût, mais étant incapable de m’arrêter, je me retrouvais dans une position gênante à parler de ma ville natal. La belle ne pouvait pas comprendre pourquoi je ne voulais pas y retourner, ne pouvait pas y retourner. Néanmoins, elle eu la gentillesse et la décence de ne pas creuser. « D'accord ! » M’emmêlant les pinceaux, je cherchais à mettre fin à la conversation sans être trop brutal, mais juste assez ferme pour que la belle me laisse partir. « Tu ne m'as absolument pas ennuyé ! Je crois que je devrais peut-être y aller aussi ! » Hochant la tête sans rien ajouter, je la laissais ramasser ses affaires, reprenant moi-même ma veste n’ayant rien pris d’autre avec moi que mes habits. « Bon et bien hum... salut ! J'espère que je te reverrais pour avoir une tonne de muffin au chocolat. » Silencieux, je me retournais laissant Jamal retourner vers la civilisation alors que je m’enfonçais entre les arbres. Sans trop savoir pourquoi, je me sentais de plus en plus mal à l’aise et honteux. Je me sentais mal d’avoir parlé de mon passé avec une parfaite inconnue. Enfin, inconnue n’était certainement plus le terme à employer. J’étais juste perturbé et plus j’avançais, plus j’avais l’impression d’avoir à nouveau les idées clairs. Tellement que je me demandais vraiment qu’est-ce qui m’avait pris. Abandonnant l’idée d’avoir des réponses, je laissais tomber ma veste et retirait mon t-shirt avant de me jeter en avant retrouvant ma forme lupine en un instant. Il faisait jour et je n’étais pas des plus discrets, mais j’avais besoin de me détendre et de me vider la tête.